Ce musée offre au visiteur une vision globale de la culture de différents peuples du monde, en plus de montrer les similitudes et les différences culturelles qui les unissent ou les séparent pour mettre en avant la diversité culturelle.

Le 29 avril 1875, le roi Alphonse XII inaugura le « musée anatomique », populairement connu sous le nom de musée anthropologique, d’après une initiative personnelle du médecin ségovien Pedro González Velasco, qui plaça toutes ses économies dans la construction du bâtiment, qui fut confiée à l’architecte le Marquis de Cubas. À cette époque, les collections se composaient d’objets appartenant aux trois règnes de la nature – minéral, végétal et animal –, d’exemplaires d’anthropologie physique et de tératologie, ainsi que d’antiquités et d’objets ethnographiques, à l’image d’un vrai « cabinet de curiosités ». À sa mort, l’État acquit le bâtiment et la totalité des collections, qui au fil du temps ont été enrichies d’objets de la culture matérielle de différents peuples d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Europe et d’Océanie.

En 2004, le musée national d’anthropologie a entamé la rénovation de l’exposition permanente, en commençant par la salle de l’Afrique et en poursuivant, en 2005, avec la salle de l’Amérique et celle de l’anthropologie physique. La rénovation actuelle répond à une nouvelle approche d’exposition, plus en accord avec les critères scientifiques actuels, autant muséologiques qu’anthropologiques, centrés sur la thématique et en rassemblant des fonds de domaines tels que les vêtements et la décoration, la musique et les activités ludiques, les croyances, les habitations et articles ménagers, précédés d’une introduction et de résumés géographiques et historiques. La dernière phase de la rénovation a pris fin au mois d’octobre 2008, avec l’inauguration de la nouvelle salle de l’Asie (Philippines et religions orientales), située au rez-de-chaussée du bâtiment. 

Le musée est divisé en trois étages, où sont réparties ses cinq salles d’expositions :

• - Salle des Origines du Musée : Située au rez-de-chaussée, cette salle est consacrée aux origines du musée. Elle recrée ce qu’étaient les cabinets d’histoire naturelle jusqu’au début du XX^e siècle, en hommage au fondateur du musée, le Dr Pedro González Velasco. Elle va faire l’objet d’une rénovation muséographique complète.

• - Salle des Philippines : Elle est située au rez-de-chaussée. La complexité ethnique, historique et culturelle de cet immense archipel tropical se reflète dans la profusion d’objets variés appartenant à un groupe hétérogène de communautés, dont la plupart proviennent de l’Exposition générale des îles Philippines qui s’est tenue dans le parc du Retiro à Madrid en 1887.

• - Salle des Religions Orientales : Dédiée aux Religions Orientales, cette salle constitue une synthèse des collections asiatiques du musée. Le manque d’espace n’a pas permis de montrer tous les aspects des cultures diverses et riches de cet immense continent, c’est pourquoi cette salle se concentre sur les trois principales croyances : l’islam, le bouddhisme et l’hindouisme.

• - Salle de l’Afrique : Elle est située au premier étage. Le visiteur peut y découvrir la diversité d’un continent dont nous commençons à peine à découvrir la richesse culturelle. Elle est divisée en quatre zones thématiques : vie domestique, habillement, loisirs et religion.

• - Salle de l’Amérique : Située au deuxième étage, cette salle est consacrée aux cultures d’Amérique ou Abya Yala, le nom donné au continent par le peuple Guna, que beaucoup préfèrent utiliser au lieu d’Amérique, puisqu’il s’agit d’un nom d’origine européenne. Les collections exposées sont divisées en cinq sections thématiques : mode de vie, vie domestique, habillement, loisirs et religion.

VOUS SEREZ SURPRIS

La salle III, dédiée à l’anthropologie physique, reproduit les anciens cabinets d’histoire naturelle jusqu’au début du XXe siècle et exhibe certains exemplaires majeurs de ces collections, chacun ayant des caractéristiques spécifiques, des variétés anatomiques, des pathologies, des traumatismes, des différences ethniques, etc. On remarque notamment le crâne déformé d’une femme provenant de Tiahuanaco (Bolivie), le crâne d’une femme de l’île de Samar (Philippines) présentant des blessures osseuses typiques de la syphilis vénérienne ou le masque mortuaire d’un maori tatoué.